INTERLUDE / TO
Eva VALLEJO et Bruno SOULIER sont les co-directeurs de la compagnie théâtrale Interlude / TO, respectivement metteur en scène et musicien. www.interlude-to.com/
Interlude / TO aborde le théâtre où textes, musiques, jeu construisent un espace rythmique sous la forme d’oratorio. L’oratorio permet d’envisager le texte comme une partition musicale et chorégraphique – chanter, scander, clamer, danser – J’ai réalisé les scénographies des spectacles suivants :
La balade des noyés de Carlos Eugenio LOPEZ – 2012
Dehors peste le chiffre noir de Kathrin RÖGGLA – 2009
La mastication des morts de Patrick KERMANN – 2006
R.I.P. de Patrick KERMANN – 2005
Inventaire de Philippe MINYANA – 2003
Oratorio pour un joueur de tango de Umberto COSTANTINI – 2001
Fric is money de François CHAFFIN – 1999
Les villes impatientes de François CHAFFIN et François BOND – 1998
L’homme sans voix textes d’Italo CALVINO, Samuel BECKETT, William SHAKESPEARE – 1997
La balade des noyés – 2012
Le texte de Carlos Eugenio LOPEZ met en situation deux tueurs à gage dans un road movie à travers l’Espagne contemporaine. Hommes de main d’un personnage politique inconnu, Ils transportent les corps d’émigrés maghrébins qu’ils ont noyés à Gibraltar. Ces deux personnages entrent en confidence et parlent d’amour, d’amitié, de poésie, de musique, de culture… Ils suggèrent chez le spectateur l’attraction et la répulsion. Des procédés cinématographiques, le travelling, le gros plan, la plongée, le plan-séquence, le flash-back, le champ, le contre-champ sont adaptés au théâtre. Il s’agit de déplacer un langage spécifique dans un autre contexte et de trouver par là même des équivalents formels, visuels ou plastiques.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Philippe CATALANO – Création sonore : Olivier LAUTEM – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Pascal MARTIN GRANEL et Sébastien AMBLARD
Dehors peste le chiffre noir – 2009
L’auteure Kathrin RÖGGLA s’appuie sur des témoignages de personnes devant faire face au surendettement et sur leurs relations avec les institutions bancaires ou de services.
J’ai proposé une scénographie qui alterne espace intime et espace public. La lumière est un élément récurent. La scène peut se transformer en plateau de télévision, en voie urbaine, en bureaux administratifs, en salon d’appartement ou en salle de bain. Les vitres dépolies des portes du mur de fond de scène apparaissaient tour à tour comme les vitrines des officines ou comme les parois de douche. Jouer spatialement entre l’intime et le public contribue au phénomène d’identification. Comment des personnes démunies se démènent-elles dans l’empire de la bureaucratie, quand chaque moment intime de leur vie est étalé sur des bureaux de verre transparent à la vue de tous ?
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Xavier BOYAUD – Création sonore : Olivier LAUTEM – Costumes : Dominique LOUIS et Sohrab KASHHANIAN – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Sébastien AMBLARD, Catherine BAUGUE, Lucie BOISSONNEAU, Eva VALLERO, Pascal MARTIN-GRANEL, Léa CLAESSENS (violon), Ivann CRUZ (guitare électrique), Bruno SOULIER (piano)
La mastication des morts – 2006
Le texte de Patrick KERMANN situe la scène au sein du cimetière d’un petit village fictif de Normandie. Des morts se réunissent et apportent des révélations sur les circonstances de leur décès.
J’ai imaginé un plateau rectangulaire blanc brillant qui renvoie en miroir la silhouette des acteurs et les lumières des cintres. Le blanc brillant est rarement utilisé au sol dans le théâtre car il produit cet effet. Dans ce cas, les images reflétées s’apparentent aux spectres du monde des morts. Les bords du praticable sont recouverts de terre brune. En fond de scène, un grand mur fait apparaître les noms des personnages qui s’affichent dans des cases rectangulaires en lettres lumineuses et colorées. Cet espace cultive une ambiguïté entre le columbarium et l’affichage d’annonces publicitaires.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Xavier BOYAUD – Création sonore : Olivier LAUTEM – Costumes : Dominique LOUIS et Sohrab KASHHANIAN – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Corinne BASTAT, Pascal MARTIN-GRANEL, Michel QUIDU, Eva VALLEJO, Léa CLAESSENS (violon), Ivann CRUZ (guitare électrique), Bruno SOULIER (piano)
Inventaire – 2003
Philippe MINYANA s’appuie sur des textes d’ateliers d’écritures menés par des femmes en recherche d’emplois. « Inventaire » devient une sorte de reality show ou de jeu télévisé. Trois femmes racontent les moments importants de leur vie en se référant à un objet évocateur qu’elles ont emmené avec elles dans le studio.
J’ai voulu créer un espace scintillant dans lequel la lumière n’est pas seulement un moyen caché de rendre visible la scène, mais un élément symboliquement signifiant qui participe à la dramaturgie. Inspirée de l’imagerie des flippers, cette lumière est fascinante et participe à l’excitation. Les trois femmes deviennent des balles renvoyées de droite à gauche. Un praticable en trapèze avec une forte pente vers la face rend instable la démarche des actrices, obligées de retenir leurs pas et de prendre des positions scabreuses, amplifiant l’inconfort de l’intimité dévoilée. Des ouvertures circulaires ménagées sur le sol rose laissent passer des rayons de lumière à travers des altuglas comme les petits socles des danseuses de boîtes à musique. Ces effets se répercutent à l’identique sur un mur au fond de la salle. Mes choix scénographiques accompagnent le rapport que les protagonistes entretiennent dans le texte avec le monde des objets.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Xavier BOYAUD – Création sonore : Olivier LAUTEM – Costumes : Dominique LOUIS et Sohrab KASHHANIAN – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Patricia PEKMEZIAN, Muriel COLVEZ, Eva VALLEJO
Oratorio pour un joueur de tango – 2001
Umberto COSTANTINI situe l’histoire dans les faubourgs de Buenos-Aires, dans une salle de bal. Un violoniste adulé et détesté se fait lyncher par un groupe de femmes possédées par la passion et la jalousie. Ce sont les musiciens de l’orchestre qui tour à tour racontent la scène du massacre et évoquent les sentiments d’amitié ou de haine que leur inspire le sacrifié.
Pour tenter de traduire l’atmosphère du contexte de cette pièce, j’ai réalisé un praticable circulaire en bois qui vibre comme un tambour sous les battements de pieds. Le tempo imposé par le tango rythme les déplacements des comédiens et amplifie la résonance des instruments de musique. La périphérie est jonchée de bouteilles brisées, restes de la tuerie, qui forment une frontière entre le cercle des comédiens et le reste du plateau. Les chaises servent de percuteur sur le plancher. Elles sont durement malmenées, je les ai renforcées par de nombreuses pièces métalliques apparentes. Ces chaises deviennent aussi en filigrane, les témoins de la torture infligée aux opposants de la dictature Argentine.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Xavier BOYAUD – Costumes : Dominique LOUIS – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Patricia PEKMEZIAN, Pascal MARTIN-GRANEL, Alain DUCLOS, Fidel PARA, Nicolas POSTILLON
Fric is money – 1999
Le texte de François CHAFFIN porte sur la virtualité de l’argent dans les échanges économiques mondiaux et sur l’influence des systèmes boursiers dans la vie sociale et politique.
Une grande toile de scène se déroule des cintres vers la face et crée un espace de jeu sur une bande de 6 mètres de largeur. Les bords extérieurs représentent un magma informe et sanguinolent. La toile est peinte d’ un ciel limpide en hauteur et tourmenté au sol. Elle représente l’espace d’une réalité apparente, un espoir fictif basé sur l’illusion du bonheur que cache une réalité plus cruelle. Les costumes sont couleur or, cuivre et argent. Le bas des jambes est protégé par une bande Velpeau.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Xavier BOYAUD – Scénographie et costumes : Hervé LESIEUR
Interprètes : Patricia PEKMEZIAN – Muriel COLVEZ – Nicolas POSTILLON
Les villes impatientes – 1998
François CHAFFIN situe l’action dans le complexe urbain des grandes villes contemporaines. Pour ce spectacle,
j’ai réalisé un praticable trapézoïdal en pente vers la face représentant un circuit imprimé. Le plateau surélevé permet des passages en dessous qui ouvrent des trappes d’apparitions. L’inclinaison du plateau induit un jeu particulier des comédiens, engageant leur corps dans une réelle expérience physique.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Pierre Lemoine – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Nadine BERLAND, Eva VALLEJO
L’homme sans voix – 1997
Des textes d’Italo CALVINO, Samuel BECKETT et William SHAKESPEARE se dégage un univers d’oppression. Un roi se sent persécuté par ses sujets, il s’enferme dans son palais et ne perçoit plus que les bruits extérieurs qui perturbent ses agissements et sa pensée.
Ce spectacle performance programmé dans une chapelle désacralisée de St Omer m’a permis de transformer en plateau de théâtre la chapelle ainsi que la nef qui accueille le public. La scénographie devait proposer des solutions pour atténuer la réverbération sonore du bâtiment. J’ai construit une série de colonnes en feutre qui forment un arc de cercle en fond de scène. Ce dispositif qui s’apparente aux tubes des grands orgues d’église absorbe les sons et rend audible l’ensemble vocal. Les acteurs créent des phénomènes d’apparition et de disparition dans ses entrelacs.
Mise en scène : Eva VALLEJO – Musique : Bruno SOULIER – Création lumière : Pierre LEMOINE – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Denis CACHEUX, Eva VALLEJO
LA LICORNE
Claire Dancoisne, directrice de la compagnie La Licorne fonde un théâtre d’objet avec l’artiste Patrick Smith en 1986 à Lille. Son univers théâtral a été fortement marqué par les représentations de « La classe morte », « Qu’ils crèvent les artistes », « Je ne reviendrai jamais » de Tadeusz Kantor au théâtre de la Salamandre à Lille dans les années quatre-vingt. www.theatre-lalicorne.fr/
L’objet est utilisé comme un élément transitionnel, une interface entre le plateau et le spectateur. Les marionnettes prennent l’aspect de machines vivantes et expressives.
J’ai travaillé sur plusieurs spectacles à la réalisation d’objets ou de marionnettes :
Les encombrants font leur cirque – 2012
Chère famille – 2004
La ferme des animaux d’après Georges ORWELL – 2000
Macbête d’après SHAKESPEARE –1997
Candide d’après VOLTAIRE – 1992
Les encombrants font leur cirque – 2012
Après avoir créé « Le cirque – bestiaire forain » , Claire DANCOISNE propose une nouvelle version avec des marionnettes manipulées à vue. Une troupe de cirque de vieux éclopés tente de représenter, tant bien que mal, les numéros de leur jeunesse passée. J’ai sculpté des personnages semblant sortir d’une maison de retraite pour vieux acteurs.
Le spectacle a été créé au Théâtre du Peuple de Bussang en août 2012.
THEÂTRE DIAGONALE
Terreur Torero – 2011
Pedro LEMEBEL, traduit et adapté par Ricardo MONTSERRAT, situe l’action dans un quartier de Santiago. « Un vieux travesti incorrigiblement romantique n’a d’yeux que pour Carlos, jeune militant en lutte contre Pinochet. Dans cette alliance loufoque et inattendue, la Folle laisse Carlos entreposer chez lui son matériel de guerre. Car il s’agit bien de préparer le grand soir : un attentat qui doit coûter la vie au dictateur. Pour obtenir l’amour inaccessible de Carlos, il prendra chaque jour un peu plus de risques, jusqu’à devenir une pièce centrale de la résistance à la dictature (…) » Michèle Gazier, Télérama.
La scénographie crée des situations extérieures et intérieures avec des changements à vue rapides. Les éléments du décor deviennent tantôt meubles, montagnes, immeubles et reçoivent en projection des images vidéo du règne de la dictature de Pinochet. J’ai créé des volumes simples en bois praticables et légers et un lé de tissu blanc recouvrant le plateau qui se transforme en robe ou paysage au gré des images filmées. www.theatrediagonale.com/
Mise en scène : Esther MOLLO – Vidéaste : Jean-Louis ACCETONE – Création son et développement du logiciel de traitement vidéo : Jean- Baptiste DROULERS – Création lumière : Emmanuel ROBERT – Scénographie : Hervé LESIEUR – Costumes : Julie Z
Interprètes : Henri BOTTE, Christophe CARASSOU, Marion MARTEL, Thomas DUBOIS, Esther MOLLO
COMPAGNIE DES MERS DU NORD
Yes peut-être – 2010
Marguerite DURAS dans ce texte écrit en 1968 invente une langue primaire. Dans un monde désertique dévasté par la guerre survit une vieille femme qui conserve des fragments du langage du monde civilisé. S’infiltre une jeune fille curieuse, à la recherche d’eau et de connaissances. Ensemble, elles vont reconstituer des bribes de mémoire de notre histoire actuelle. La confiance établie, l’ancienne cédera à la jeune rescapée du 24e désert les restes d’un guerrier que les chefs ont abandonnés aux femmes pour repeupler la planète.
La scénographie situe la fable dans le lieu réel du théâtre. Pour évoquer la reconstruction d’une civilisation nouvelle après une apocalypse guerrière, je me suis servi des moments intermédiaires que sont les démontages et les montages sur un plateau de théâtre entre deux représentations comme un instant transitoire qui laisse voir l’ensemble de l’équipement de la structure scénique dans une forme de chaos. www.compagniedesmersdunord.fr/
Mise en scène : Brigitte MOUNIER – Création lumière : Annie LEURIDAN – Costumes : Dominique LOUIS – Scénographie : Hervé LESIEUR
Interprètes : Michèle FRITEL, Hervé DEGUNST, Eve GOLLAC et Elena ZHILOVA
LA TARANDE
Avec Agnès SAJALOLI, metteur en scène de la compagnie La Tarande, j’ai collaboré à la création Des bras de la Vénus de Milo et de Radio Eden. Je partage avec elle une vision du théâtre qui laisse une grande part à l’expression du corps et à une écriture de plateau. Nous avons conçu un atelier de recherche et de création théâtrale qui met en relation le Théâtre du Grand Bleu de Lille et l’Ecole d’Art de Tourcoing (ESA). De cette collaboration, deux spectacles ont été réalisés et diffusés au Grand Bleu.
Radio Eden – 2006
Les bras de la Vénus de Milo – 2000 / 03
Les bras de la Vénus de Milo -2003
Il s’agit de créer une pièce de théâtre directement conçue à partir d’éléments plastiques : sculptures, objets, costumes, accessoires… Cet ensemble acteurs-objets agit comme un corps.
S’inspirer de la sensation dramatique que suscite la présence de certaines œuvres d’art, de leurs évocations symboliques, de leur interaction avec le public pour développer une forme théâtrale.
Faire des acteurs des éléments constituants de l’univers plastique.
Le projet a pris naissance par la création d’une sphère en bois de deux mètres de diamètre, véritable matrice dont les personnages sont issus. Des extensions d’eux-mêmes sont circonstanciées aux limites des mesures de la boule. Trois comédiens , leurs doubles en résine polyester moulée, leurs costumes en latex affublés de prothèses en surgissent. Ainsi naît la fable de la pièce « Les bras de la Vénus de Milo ».
Mise en scène collective – Création lumière : Thierry DUBIEF – Création sonore : Eléonore BAK – Scénographie et Costumes : Hervé LESIEUR – Dramaturgie : Françoise SAVINE
Interprètes : Agnès SAJALOLI, Serge BAGDASARIAN, Didier COUSIN, et la participation d’Hervé LESIEUR
« Homage à Zadkine » 2013
Dimensions : 100 X 40 X 30 cm
Mousse de polyuréthane patinée bronze
Pascal Legros Production pour LE DINER DE CON mise en scène José Paul.