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Un ventilateur noir et une femme de chambre pour deux fois cinq cents ohms
Taille : 180 X 150 X 60 cm
Matériaux : Laiton, cuivre, acier, baudruche, bois, pinceau, sonnerie, catheter plastique, parfum, moteur électrique.
Date de réalisation : 1995-96
Crédit photographique : Edouard LAUG
Le visiteur d’ « Un ventilateur noir et une femme de chambre pour deux fois cinq cents ohms » est invité à presser l’interrupteur qui commande le rhéostat d’excitation entre les deux figures de la sculpture. Deux machines anthropomorphes sont face à lui : une masculine dirige un organe articulé à l’extrémité velue vers lui, l’autre féminine aux formes plus arrondies semble le regarder. Si l’interrupteur n’est pas connecté, les machines demeurent coites et figées. Si on actionne le bouton, la machine mâle s’anime. Une pompe haletante se met en branle et gonfle progressivement un petit ballon de baudruche rouge, tandis que le bras mobile offre son extrêmité remuante et poilue à la saisie. Le pinceau qui tourne sur lui-même est destiné à celui qui a pressé le commutateur. Il peut s’en saisir s’il le veut. De la relation machine / machine, on passe alors à une triade : spectateur / machine / machine. Au terme du cycle d’excitation, le ballon se vide, le souffle passe du ventilateur noir à la femme de chambre par un fin tuyau translucide. L’air se pressurise alors dans un tube à essai placé entre les deux supports verticaux de la machine femmelle d’où émanent des effluves fortes d’eau marine. Une sonnerie retentit durant un bref moment, puis tout s’éteint et l’espace redevient silencieux et immobile. La sculpture s’adresse à un seul visiteur à la fois. Il provoque l’action et il devient l’unique témoin des transferts de souffle, d’humeurs et de manifestations sonores du couple de sculptures.