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Le xylophage
Taille : 190 X 50 X 25 cm
Matériaux : Bois, cuivre, os.
Date de réalisation : 2009
Crédit photographique : Philip BERNARD vue de l’exposition “Débauche de portrait” au MUBA de Tourcoing.
« Le xylophage ». Une poutre carrée en chêne est posée verticalement sur le sol. Un crâne humain, porté par quelques vertèbres semble sortir d’un trou pratiqué à la surface supérieure de la pièce de bois. D’un second trou situé à mi-hauteur de la surface arrière de la poutre, apparaît le reste de la colonne. L’ensemble crée l’illusion d’un être hybride xylophage traversant une ancienne portion de charpente. Le bois et les os semblent issus de la même matière. Seul change l’aspect de la calotte crânienne et l’extrémité du coccyx qui sont en cuivre poli brillant et réfléchissant. Le sommet du crâne devient miroir. L’ensemble des surfaces, des objets, des lumières de la salle d’exposition se reflètent et perturbent l’aspect simple de la forme… Ce renvoi des éléments extérieurs trouble le sentiment d’introspection et de méditation que peut suggérer un ovoïde poli. En revanche, le spectateur qui s’approche voit sa propre image se refléter déformée comme dans un miroir de fête foraine. Loin de pouvoir pénétrer dans la forme, il en est rejeté. Le personnage de la sculpture est fermé aux sentiments et à la psychologie. La partie cuivrée du crâne prend la place normalement réservée à l’implantation de la chevelure comme un casque, un heaume, une barbute. La partie extrême du coccyx est un dard courbe pointu et acéré. Cette forme anthropomorphique par son caractère de cariatide suggère le fantôme d’un guerrier ayant pénétré dans la poutre comme un insecte, autre tentative vaine de combattre la matière coûte que coûte même après la mort.