Performance réalisée par Alexis Trousset, Hervé Lesieur et Songlin ji le 03 mars 2018 pour l’ÊTRE LIEU au lycée Gambetta d’Arras. Les textes sont présentés dans l’ordre de lecture
Déroulé prévisionnel de la performance
Tendre le fil et accrocher les costumes. Les pupitres sont en place avec les textes classés par ordre de lecture. Tous les accessoires sont en tas sur la table. Sur une autre table est posé l’électrophone et les disques.
S est déjà habillé assis sur la table avec les accessoires.
A et H vont s’habiller et accrochent leurs vêtements sur le fil avec les pinces à linge.
A et T vont chercher S et le posent sur le tabouret.
H maquille S.
A met de la musique et lit le texte Les brisés menus.
H met la main à couper dans sa manche.
S coupe la main de H et dit le texte Mange ta main.
A met de la musique d’ambiance, mange des saucisses Herta et boit de la bière.
H coupe la musique.
S prend les frittes, la bière et va s’assoir sur le tabouret.
A et H mangent un Babibel et posent l’enveloppe du fromage sur leur nez (comme un clown).
A remet de la musique (…)
H commence le texte Je suis contemporain.
A lit la suite du texte.
S mange des frittes, boit de la bière et rigole
Avant la fin du texte S se lève et va mettre un disque.
A et H ouvrent leur veste et montrent les images épinglées, puis prennent les images dans leurs poches et les apportent à S qui les bombe de peinture blanche ; A les tamponne et H les distribue au public…
S ouvre sa veste et jette les confettis qui sont contre son ventre, puis il prend le tam-tam, donne le rythme et proclame le titre du texte Et hop !…c’est fini.
A et H clament le texte au rythme du tam-tam. À partir de Os, os os,A et H commencent à danser et à donner du rytme avec les maracasses,le tambourin et les grelots…la danse s’accentue, fin du texte…et, C’est fini.
Les brisés menus
J’en perds mes eaux, mes neutrinos
Mes tripes et mes beaux os
Je te pisse à la raie, mon Queneau
Je te glisse à la raie ma réglisse
Je te colle à la peau tous les vices
les vices à ta peau collent dès-lors
Comme la colle de peau, colle à l’or
l’or avec des carats colle
À la colle de peau molle
De lapin la peau ! pas de porc
Elle colle à ta peau à tes pores
Je ne donne pas cher de ta peau mon salop
Mon sale os, sans chair, sans peau
Comme dans les histoires de Poe
Ou histoire d’O tout ça tout ça
Des histoires d’os tout ça
Oh nu tu me les brises menus mes os
Mais face au trépas tu seras sans attributs
Seul et nu comme un ver d’eau sans eau
comme la chair sans sang, sans peau
Comme un verre d’eau tout bu
Et tout ça nous le savons tout nus
Hervé Lesieur
Mange ta main
Tu prends ta main, tu la mets dans ta bouche et tu mords ta viande, maintenant ta viande, mordre !
T’as besoin de ta langue aussi, y a pas que la bouche, il y a aussi la langue juste derrière les dents.
Langue se retourne, elle place la viande dans les dents, la langue place la proie-viande, la viande séductrice, celle qui te séduit, la viande séduisante.
Et bien la langue il faut la tourner, il faut retourner, il faut goûter, avec ta langue la proie-viande.
Tu peux tester avec ta langue et tu peux mordre aussi ta langue, la mordre, la manger, l’avaler, c’est très bon la langue.
C’est bon l’autocannibalisation.
La mordre.
La finir.
La manger la langue !
Extrait de Mordre d’Alexis Trousset
Je suis le corps contemporain
Oh oui, oh oui, je suis le corps contemporain, oh oui, oh oui, j’y suis arrivé, ça y est je suis nouveau, je suis actuel, l’enveloppe contemporaine, le corps contemporain, en moi contemporain, je suis l’enveloppe actuelle, je suis totalement l’enveloppe nouvelle, quelque chose s’est passé est entré en moi, je suis maintenant d’aujourd’hui, je suis d’aujourd’hui moi, je suis actuel, je suis nouveau, je suis aujourd’hui moi!, quelque chose en moi est entré en moi qui fait que je suis contemporain et je suis toujours entièrement actuel, je suis « in », je ne sais pas….. avant j’étais affreux, je n’étais pas là, c’était quelqu’un d’autre, maintenant je suis contemporain, je suis nouveau, j’ai toujours du nouveau en moi, c’est extraordinaire, c’est magnifique, je comprends tout, je comprends la forme, la forme, c’est la forme, ce n’est que la forme, il n’y a que la forme nouvelle, c’est la forme nouvelle, c’est en moi la forme nouvelle, elle est entrée la forme nouvelle, elle est rentrée, c’est en moi, c’est la forme contemporaine, je suis la forme, je suis devenu « in », je hais les « outsiders », les outsiders sont horribles, ils ont les cheveux gras, je les déteste, je suis devenu « le nouveau », un « néo », totalement « le nouveau », le nouveau c’est merveilleux, je suis toujours totalement nouveau, je suis toujours totalement d’actualité, je suis l’information, je suis le véhicule de l’information, je rentre dans l’information, l’info est avec moi, je suis l’information, je répète l’information, c’est extraordinaire, je suis le corps contemporain, le corps contemporain c’est la forme, ce n’est que la forme que la forme, ce n’est que la forme, et je suis la forme, que la forme, je ne suis que la forme, je ne serai plus que la forme, que la forme, la forme, la forme, que la forme de la forme, je suis dans la forme, que la forme et la forme est en moi car je suis contemporain d’actualité permanente, je m’actualise, ça y est, je suis connu, je suis reconnu, je peux marcher dans la rue, on me reconnaît, je suis dans le magazine, je suis contemporain, je suis totalement contemporain, je m’actualise en permanence, je suis de plus en plus actuel, je suis contemporain, je représente le réseau, je suis le réseau, je fonctionne en réseaux, je me réseaumatise, je me rhizomatise, je me résumatise totalement, je suis un diagramme rhizomatique, je suis un réseau rhizomatique, je suis complétement actuel et un réseau, je suis dans un réseau, je suis dans le bon réseau, je vais transformer mon réseau, je veux pas les autres, les autres, les autres sont pas dans le réseau, ils sont en dehors du réseau, je suis dans le réseau, je domine tout le monde, je suis plus fort que les autres, je suis la « néo-viande », « la nouvelle », les autres sont des idiots, ils ont pas compris la forme, ils sont à côté, ils ont pas compris la forme, ils pensent qu’il y a du sens, il n’y a plus de sens, il n’y a plus de sens, ce n’est que la forme, ce n’est que la forme, c’est le corps contemporain, je suis actuel, je vis mon corps actuel, je mange mon corps contemporain, je me baise contemporain, je vis contemporain, je dors contemporain, je consomme contemporain, je marche contemporain, c’est aceptuel et déceptif, je suis déceptuel, je suis dans le déceptif, c’est déceptif, c’est aride, c’est déceptif, je suis le corps qui convoque le vide, c’est que la forme du vide, la forme vide-dure, c’est du dur, c’est dur mais c’est mou quand même, car la machine mâche mon machin!
Extrait de Mordre d’Alexis Trousset
Et hop, fini!
Mange la chaire de ton os!
la chaire d’ton os!
Savonne toi le mortem!
Le mormotem!
Expulse ta perdue bidoche
Bibibidoche
Saute le tricéphale!
Saute le!
Caput toi le roti!
le rotititi!
Muscle ton gros narcisse!
Ton gros narcisse!
Agite la femme serpent!
Agite la femme!
Suce le xylophage!
Suce le!
Boulotte l’oeil de caen!
l’oeil caen!
Mastique toi les fesses!
Toi les fesses!
Ejacule comme un gnon de troussé!
Troussésséssé!
Hache les censeurs cancrelats-ventripotants!
Ventripotants!
Mastique les tripes démolies!
Mastique!
Rotissez les tetes pales des regardeurs!
Rotissez les tetes!
Réticule ta peau morfleuse!
Ta peau morfleuse!
Evide toi! Mange toi!
Mange toi! Mange toi!
Devient le trou a barbaque!
l’ trou à barbaque!
Suprime tout et mange toi!
Mange toi! Mange toi!
Emmerde les dessossés!
Emmmmerde!
Pompe le dur du cul!
Du cul!
Baise et suce ta chaire de viande!
Baise et suce ta chaire de viande!
Rabille toi de tes décortiqués!
tes décortiqués!
Besogne et massacre en amoureux!
Massacre en amoureux!
Racle des dents la peau de l’ ongle!
Des dents la peau de l’ongle!
Recrache le pourrie et ravale le déja mastiqué!
Recrache, ravale, crache le mastiqué!
Dévore en machant l’ aride à censure!
Sang, sang, sang, censure!
Bafouille ton cordon coulant!
Ton cordon coulant!
Tortille ton reste d’ homme!
D’ homme!
Déchire les inspecteurs à breloque!
Inspecteur à breloque!
Goure toi cordialement dans l’ existence!
Dans l’ existence!
Retournez vos viandes vidées!
Vidées!
Dégueule la conasse verminée!
Dégueule!
Batard toi le cocu!
Batard toi le cocu!
Acouche sur le cimetiére des vivants!
Acouche!
Ouvre ta gueule semeur d’ osselets!
Ta gueule semeur d’osselets!
Expulse ton machin mou!
Ton machin mou!
Retrousse ton trousse la mort!
Trousse la mort!
Convulse la femme serpent!
Convulse la femme!
Arbalette toi le tricéphale!
Le tricécécéphale!
Mange toi, mange moi!
mange toi, mange moi!
Utilise tes vertiges!
Vertiges!
Allergise toi en écatombes!
en écatombes!
Expose ton gosier trempé d’ humeur!
Expose, explose!
Mégotte toi les petits bouts!
Les petits bouts!
cuit et recuit ta carcasse!
Mange toi!
Barbaque tout les verdàtres!
Barbaque!
Hurle toi goret des dames!
Goret des dames!
Bricole la viande et l’os à muse!
Avale, recrache!
Broutte les orices fatigué de ton corps-blockausse!
crache! Crache!
Défeque toi du spectre de tes dévorations!
Dévoration!
Copule l’ oeil de ton crane d’os!
De ton crane d’os!
Travaille le dégoutant sucé!
Sucé suce!
Farfouille dans l’ odeur du dedans mort!
Du dedans mort!
Guirlande toi guirlande toi de traviole!
os!
Piétinne dans ta danse le brisé, terre noire!
os! os!
secoue tes tristes jambons!
os! os! os!
Danse retourne tes rotules!
os!
Mailloche la cendre à riant cadavres!
os! os!
C’ est la ronde des chaires perdues!
os! os! Os!
Chavire ta panse explosée!
os!
Expulse le machin mou!
os! os!
Allez hop au trou et c’est tout!
os! os! os!
Allez hop pas de détail en costume dans la boite!
Dans la boite!
Allez hop aprés la balayette tout va au fond!
os!
Tourne, tourne dans ta débacle!
os! os!
Danse, danse, en colier d’os!
Os! os!os!
Ricoche dans ta danse carnassière!
Avale, mange, danse!
Danse, danse, tourne en valse d’os!
Avale, mange, danse!
Danse tourne, crache tes dents!
Avale, mange, danse!
Danse, danse, tourne et retourne à ta fosse!
Danse!
Danse!
Danse!
Danse!
Danse!
Danse!
Et danse!
Alexis Trousset Le : 26/03/2018