' Note relative à la pose et au picotage d’une trousse - Hervé Lesieur
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Note relative à la pose et au picotage d’une trousse

Exploitation des Mines – Cours de M. Lecomte – édition de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures de France – 1936

213 – Note relative à la pose et au picotage d’une trousse

Dans la pose d’un cuvelage, la réussite des opérations du début est d’une importance pour ainsi dire capitale. Il est absolument essentiel que les segments de la trousse inférieure, indéformable, une fois réunis, forment un ensemble parfaitement homogène, à un plan horizontal.

La moindre différence de niveau entre les différents points de cette surface amène bientôt dans la verticalité des déformations plus importantes au fur et à mesure que s’élève la colonne de cuvelage et qui peuvent nécessiter à un moment donné le recommencement de toute l’opération. Pour éviter une pareille éventualité, les segments de la trousse seront donc amenés à la plus parfaite horizontalité.

Pour vérifier cette horizontalité, on se sert d’une règle métallique parfaitement dressée, de longueur égale au diamètre que l’on promène sur tout le pourtour de la trousse, en ayant eu soin de la vérifier à l’avance et de s’assurer que le métal est suffisamment résistant pour que la règle ne produise pas une flèche au milieu.

Le terrain en arrière de la trousse, terrain contre lequel viendra s’appuyer le picotage, aura été préparé à l’avance.

Tout le matériel figuré est établi pour une trousse de 0 m 25 de hauteur. Les plus petites aiguilles ne servent que vers la fin de l’opération pour l’enfoncement des petits picots en chêne. Les aiguilles sont en fer de suède ou en acier doux. Il faut se munir de fer carré de 40 et de 20 millimètres pour refaire les têtes d’aiguilles cassées. Elles doivent être parfaitement polies et employées toujours bien suiffées. Vers la fin de l’opération, la masse est tellement compacte que les petites aiguilles ressortent presque toutes tordues ; Les ouvrier très adroits et ayant une grande habitude du marteau causent moins de déformations que les autres, mais on les trouve difficilement.

Toutes les pièces étant prêtes, on place d’abord les lambourdes appuyées contre la trousse et de telle manière que, refoulées également contre le terrain, elles s’appuient exactement contre celui-ci en se chevauchant convenablement dans les angles.

En arrière des lambourdes (entre celles-ci et le terrain) on garnit de mousse aussi également que possible.

Dans cette opération, on a à craindre que la trousse ne se soulève d’un côté ou de l’autre par l’enfoncement des coins qui cherchent leur place. Pour l’éviter, aux quatre extrémités de deux diamètres perpendiculaires, on place des poussards appuyés par une extrémité contre le terrain de la trousse, où ils seront maintenus par des boulons.

Organisation du personnel : Les ouvriers travaillent par quatre groupes de deux ouvriers. Au commencement de l’opération, on place ces quatre groupes aux quatre extrémités de deux diamètres perpendiculaires ; Ils picotent en avançant simultanément, en faisant le tour de la trousse dans le même sens et travaillant à la même vitesse. Il est bon que les quatre groupes fassent le tour complet afin qu’ils aient tous travaillé partout, les uns travaillant avec plus ou moins de dextérité, de soin et d’adresse ; Le travail fini, est donc plus homogène lorsqu’ils ont tous passé partout.

Ces ouvriers travaillent six heures de suite sans s’arrêter, les postes se renouvellent au bout d’un temps suffisamment long pour fatiguer le personnel, en particulier vers la fin, surtout dans les dernières heures, il faudra avoir sous la main des hommes nécessaires au redressage des manches de pieds-de-biche au fur et à mesure des besoins. Pendant le dernier poste, deux forgerons employés au redressage et deux ouvriers pour le polissage suffisent à peine à la besogne…

Voir la performance «Dimanche 3 octobre 1999, le picotage de la trousse»