' Compte rendu du voyage en caisse - Hervé Lesieur
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Compte rendu du voyage en caisse

Le voyage en caisse

À sept heure du matin, mon père referma la caisse sur moi : Je devais être prêt à partir le plus tôt possible, ne connaissant pas l’heure à laquelle on viendrait me chercher.
Vers honze heure, ma mère me prévint de l’arrivée des transporteurs. Ils durent retourner la caisse et je m’aperçu à quel point les sangles de maintien me seraient utiles.
Durant toute la matinée je somnolais.
Nous nous arrêtâmes un peut plus tard. J’en profitai pour manger un peu. On m’avait sans doute entreposé à Béthune, dans les locaux de laa SERNAM.
Vers quinze heure, nous repartîmes en camion pour Tourcoing. Tout cela je ne faisais que le supposer.
Je fus ensuite déchargé et placé sur les quais d’un grand centre de transport. Après avoir écouté et regardé par l’espace laissé entre deux planches, je réalisai que nous nous étions à Lille. Je devais sans doute y passer la nuit.
La chaleur avait été accablante ce jour là, et le soir l’air fut encore très lourd. La sueur coulait sur tout mon corps. J’appréhendais de dormir, peur de ronfle, de bouger, de tout geste incontrôlé, d’éveiller les soupçons sur ma présence.
Vers quatre heure je fut réveillé par des voix. On me chargea (à l’aide d’un élévateur, je crois), dans un camion avec d’autres colis.
Deux heures plus tard le camion démarrait.
Je fus ensuite déchargé à Roubaix où j’attendit, je crois, plus de huit heures. De temps à autre, des ouvriers passaient, faisant quelques réflexions sur le contenu de la caisse. L’un d’eux affirma même, en plaisantant, que celle-ci devait contenir la Joconde ou la Vénus de Milo…
Vers midi, je pris peur lors qu’un des transporteurs déclara en soupesant la caisse, qu’il ne la prendrait que le lendemain. Passer une nuit de plus aurait été très éprouvant. Mais j’étais prêt à affronter une tel éventualité.
Dans l’après midi, je fus à nouveau chargé dans un camion, à ma plus grande joie. Je devais apprendre plus tard que cette décision surprenante avait été prise grâce à l’intervention téléphonique d’un ami, j’allais donc être livrer le jour même.
Quelques instants plus tard, le camion s’arrêta. Je reconnus, à l’extérieur, la voix de plusieurs amis qui étaient venus assister à mon arrivée. La caisse fut rapidement ouverte.

NOTES :

La SERNAM m’imposa une longueur limite inférieure à 1,50 mètres, ainsi qu’un poids inférieur à 200 kilos, ce qui m’obligea à réduire ma caisse.

La caisse était trops petite : durant le voyage je ne pouvais m’allonger entièrement.
Les réserves d’eau furent nettement suffisantes, je bus un litre et demi sur les quatre emportés.
Le bidon d’urine fut trops grand ; Son cotenu étant de 10 litres je n’en utilisai qu’un huitième.
L’entonnoir et le tuyau furent très utiles pour éviter le bruit de l’écoulement dans le bidon d’urine.
La caisse n’était pas étanche à la lumière et je ne pus allumer ma lampe de poche, les rayon lumineux auraient pu trahir ma présence.
Les sangles de cuir se révélèrent indispensables pour mon maintien dans la caisse lors des retournements.

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